La méditation est parfois confondue avec d’autres activités. La méditation ne consiste pas simplement à détendre le corps et l’esprit, ni à s’imaginer être estimé et avoir du succès, posséder de merveilleux biens matériels, être célèbre et avoir de bonnes relations. C’est juste une rêverie sur des objets d’attachement. La méditation n’est pas le fait de s’asseoir dans la position du vajra, le dos droit et une expression sainte sur le visage. C’est une activité mentale. Même si le corps est dans une position parfaite, si l’esprit est rempli d’objets d’attachement ou de colère, nous ne méditons pas. La méditation n’est pas non plus le fait d’entrer dans un état de concentration, comme lorsque nous peignons, lisons ou faisons toute activité qui nous intéresse. Il s’agit encore moins d’être conscient de ce que l’on fait à un moment donné.
Le mot tibétain pour la méditation est « gom », dont l’origine verbale est la même que « habituer » ou « familiariser ». Méditer, c’est s’habituer à des émotions et à des attitudes constructives, réalistes et bénéfiques. Cela crée de bonnes habitudes mentales. La méditation est utilisée pour que nos pensées et nos points de vue soient plus compatissants et correspondent à la réalité.
Certaines personnes pensent qu’elles peuvent inventer leur propre façon de méditer et qu’elles n’ont pas besoin d’un professeur pour apprendre. C’est très imprudent. Si nous souhaitons méditer, nous devons d’abord recevoir l’enseignement d’un professeur qualifié. Il est bénéfique d’écouter les enseignements d’une source fiable comme le Bouddha, car ils ont été examinés par des érudits et pratiqués avec de bons résultats pendant des siècles.
Tout d’abord, nous écoutons les enseignements et approfondissons notre compréhension en y réfléchissant. Puis, par la méditation, nous les intégrons dans notre esprit. Par exemple, nous entendons des enseignements sur la manière d’avoir un amour égal pour tous les êtres. Nous vérifions si cela est possible, et nous arrivons à comprendre chaque étape dans la pratique. Ensuite, nous créons cette bonne habitude d’esprit en l’intégrant dans notre vie et en pratiquant les différentes étapes menant à l’expérience de l’amour égal. C’est la méditation.
Il existe deux types généraux de méditation : directionnelle et analytique. La première vise à développer la concentration et la seconde à développer la compréhension et la perspicacité. Compte tenu de ces deux grandes catégories, le Bouddha a enseigné une grande variété de techniques de méditation, et ses lignes existent encore aujourd’hui. Un exemple de méditation guidée consiste à concentrer l’esprit sur la respiration et à observer toutes les sensations qu’elle produit. Cela calme l’esprit et empêche son bavardage normal, ce qui nous permet de ne pas nous inquiéter autant et d’avoir plus de tranquillité dans la vie quotidienne.
La visualisation de l’image du Bouddha peut également être utilisée comme objet vers lequel diriger l’esprit et la concentration. Bien que certaines traditions non bouddhistes affirment que regarder une fleur ou une bougie développe la concentration, cela n’est généralement pas recommandé par les traditions bouddhistes, car la méditation est une activité de conscience mentale et non sensorielle.
D’autres méditations nous aident à contrôler la colère, l’attachement et la jalousie en développant des attitudes positives et réalistes envers les gens. Ce sont des exemples de méditation analytique ou « de contrôle ». D’autres exemples consistent à réfléchir sur la préciosité de la vie humaine, l’impermanence et la vacuité de l’existence inhérente. Ici, nous nous entraînons à penser de manière constructive pour obtenir une compréhension correcte et, en fin de compte, dépasser la pensée conceptuelle.
Les méditations de purification éliminent les impressions d’actions négatives et les sentiments désagréables de culpabilité. La méditation sur un koan – un poème zen sous la forme d’un problème sans solution qui vise à mettre fin à nos idées fixes – est pratiquée dans certaines traditions zen. Ce sont là quelques-uns des nombreux types de méditation enseignés dans le bouddhisme.
Les habitudes de l’esprit
La création de bonnes habitudes mentales dans la méditation modifie peu à peu le comportement dans la vie quotidienne. Notre colère diminue, nous sommes plus aptes à prendre des décisions et nous devenons moins insatisfaits et moins agités. Ces résultats de la méditation peuvent être expérimentés dès maintenant. Mais nous devrions toujours essayer d’avoir une motivation plus large et plus complète pour méditer que notre seul bonheur immédiat.
Si nous méditons en vue de préparer nos vies futures, de nous libérer du cycle des problèmes récurrents ou d’atteindre l’état de pleine illumination pour le bénéfice de tous les êtres, notre esprit deviendra naturellement plus calme. En outre, nous serons en mesure d’atteindre ces objectifs élevés et nobles.
Méditer régulièrement – même si ce n’est que pour une courte période de temps chaque jour – est très bénéfique. Certaines personnes pensent : « Ma journée est trop chargée par ma carrière, ma famille et mes obligations sociales et je ne peux pas méditer. Je méditerai quand je serai plus âgée et que ma vie sera moins agitée. La méditation quotidienne est pour les moines et les nonnes. » C’est faux ! S’il est utile pour nous de méditer, nous devons prendre le temps de le faire chaque jour. Même si nous n’avons pas envie de méditer, il est important d’avoir un peu de « temps de paix » pour soi chaque jour.
Nous avons besoin de temps pour nous asseoir et réfléchir à ce que nous faisons et pourquoi, lire un livre du Dharma ou réciter des mantras. Pour être heureux, nous devons apprendre à apprécier d’être avec nous-mêmes. Il est nécessaire de se réserver un « temps de paix », de préférence le matin avant le début des activités quotidiennes, surtout dans les sociétés modernes où les gens sont si occupés.
Nous prenons toujours le temps de nourrir le corps. Nous nous abstenons rarement de prendre des repas car nous savons qu’ils sont importants. De même, nous devons prendre le temps de nourrir l’esprit et le cœur, car ils sont également importants pour notre bien-être. Après tout, c’est l’esprit et non le corps qui continue à exister dans les vies futures, emportant avec lui les impressions karmiques de nos actions. La pratique du dharma n’est pas effectuée pour le bénéfice du Bouddha, mais pour le nôtre. Le Dharma décrit comment créer les causes du bonheur, et puisque nous souhaitons tous être heureux, nous devrions le pratiquer autant que possible.
Techniques de méditation
Le Bouddha a enseigné diverses techniques car les gens ont des inclinations différentes. Chaque technique peut aborder un objectif similaire d’un point de vue différent. Par exemple, lorsque nous pratiquons la méditation axée sur la respiration, nous nous concentrons sur la respiration. Dans ce cas, visualiser quelque chose pourrait nous distraire de l’objet de la méditation.
Cependant, une autre technique de méditation utilise la visualisation de l’image du Bouddha avec la lumière rayonnant vers nous et tous les êtres que nous imaginons assis autour de nous. Cette méditation transforme la tendance naturelle de l’esprit à imaginer des choses sur le chemin de l’illumination. Au lieu d’imaginer des vacances avec la personne que nous aimons, ce qui ne fait qu’accroître notre attachement, nous imaginons la figure sereine du Bouddha qui nous inspire un état d’esprit de paix et d’équilibre.
De même, la récitation de mantras transforme la tendance naturelle de l’esprit à errer sur le chemin de l’illumination. Au lieu de poursuivre notre dialogue interne sur ce que nous aimons et n’aimons pas, nous utilisons cette voix intérieure pour réciter des mantras. Cela nous aide à développer la concentration et peut avoir un effet purificateur sur l’esprit.
